La Capoeira

La Capoeira ou la danse de la guerre.

Considérée par beaucoup comme une danse afro-brésilienne, la capoeira est un art martial brésilien redoutable qui puise sa force dans la musique et les chants. Plus qu’une simple technique de combat, elle englobe une philosophie et un art de vivre bien distinct. En pratiquant la capoeira, le capoeiriste s’impreigne de la culture brésilienne, des danses populaires telle que la Samba ou plus traditionelles comme le Forro. Malgré le peu de contact présent dans les combats, appelés jeux, la capoeira n’est pas à prendre à la légère et certains coups de pied sont mortels.
La capoeira est un art complexe, une culture à part entière, et en voici son histoire.

Bien que la capoeira soit souvent reliée au Brésil, cet art vient d’Afrique et plus particulièrement d’Angola – une ancienne colonie portugaise – dont les habitants rendus à l’état d’esclaves sont amenés par milliers au Brésil. Ces esclaves n’ayant pas le droit de s’entrainer au combat, ils ont créé la capoeira en la dissimulant par une danse africaine. Reproduisant les mouvements des animaux, les esclaves ont très rapidement développé le jeu de jambes car leurs mains étaient liées, d’où le nombre important de coups de pied. Beaucoup de mouvements avaient un côté accrobatique : en équilibre sur les mains les esclaves balançaient leurs jambes pour frapper l’adversaire, l’aù (roue similaire à celle d’un gymnaste) était utilisée comme mouvement de déplacement voir défensif.

A la fin du XIXe siècle, l’abolition de l’esclavage a mis les derniers esclaves qui restaient à la rue. La misère s’installa et la pauvreté de la population conduisit les capoeiristes à utiliser la capoeira comme moyen de survie. Ils s’attaquaient alors à des commerçants et d’autres personnes. Rapidement les capoeiristes sont passés pour des voyous car certains utilisaient la capoeira a des fins criminelles. On note l’apparition d’un nouveau style de jeu beaucoup plus brutal et sanglant où les capoeiristes s’attachaient des lames de rasoir aux pieds pour blesser mortellement leurs adversaires. Ce changement radical força le gouvernement brésilien à interdir la capoeira sous peine d’emprisonnement, la capoeira était alors très mal vue.

Plus tard, au début de la guerre contre le Paraguay, le gouvernement se retrouva dans une situation critique et décida d’utiliser les prisonniers coupables d’avoir pratiqué la capoeira comme des soldats. Ces derniers ont participé à la victoire du brésil. C’est a cette époque qu’est né un des chants les plus célèbres de la capoeira : Paranaê parana.
Malgré tout, la capoeira continuait d’être jouée dans la rue illégalement. Mestre Pastinha ouvrit la première « académie » de capoeira dans les années 1930, suivie par l’ouverture de « Luta Regional Baiana » : l’académie de Mestre Bimba renommée par la suite « Capoeira Regional ». Cette période est un moment marquant dans l’histoire de la capoeira. Les académies de capoeira étaient tolérées avant d’être autorisées par l’Etat brésilien. Ce moment marqua aussi la création d’un nouveau style de capoeira : la « capoeira Regional ». Créée par Mestre Bimba et enseignée dans son académie, elle eut un grand succès. Mestre Pastinha enseignait la capoeira « Angola », plus traditionelle, proche de celle des esclaves avec des mouvement plus près du sol et plus lent. Mestre Bimba enseignait la capoeira « Regional », plus accrobatique, aérienne, rapide et spectatulaire, se rapprochant un peu des arts martiaux asiatiques. Par la suite, certaines figures accrobatiques ont été inventée comme le salto arrière appelé « salto mortal », le capoeiriste qui maîtrisait ce mouvement pouvait s’en servir d’attaque en l’accompagnant d’un coup de pied « parafuso » par exemple, créant ainsi le « salto mortal parafuso ».

La capoeira a été légalisée et beaucoup d’académies ont été ouvertes au Brésil par d’autres maîtres avec un succès variables. Dans les années 1970 de nombreux groupes sont apparus et l’un d’eux a mis en place un système de grades par des cordes de couleurs qu’on passe à la taille à l’instar des ceintures de karaté très à la mode. Chaque groupe a adopté un système de grades avec des couleurs qui lui sont propres. En général la première corde est blanche signifiant que l’« aluno » (l’élève) doit tout apprendre, ou bien vert clair comme la couleur d’un fruit pas encore mure. La dernière corde, celle du maître le plus gradé, est soit blanche et noire soit toute noire. Les années 1980 ont marqué l’internationalisation de la capoeira, beaucoup de maîtres se sont expatriés tout autour du globe pour enseigner la capoeira, développer leur groupe et diffuser la culture brésilienne.

De nos jous, la capoeira reste assez méconnue du grand public mais de plus en plus de démonstrations ont lieu.

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